lundi 1 janvier 2007

FIV ICSI : Episode 4

Samedi 30 décembre - premier dosage et première écho avant stimulation

On m’avait dit : ça prend du temps. Et de l’énergie. Bon.
Ce samedi donc, le réveil a sonné à 6h20. Pas de problème : je saute du lit (presque) de bonne humeur. Ma détermination est à toute épreuve : je dors bien, j’abuse pas, je me couche tôt, je suis prête à passer à la phase 2 du traitement. A 7h, nous voilà partis pour le labo. Jij’ m’accompagne dans le petit matin de décembre (il dort bien, n’abuse pas, se couche tôt et il est fin prêt à passer à l’étape 2 du traitement). Coup de chance, il ne fait pas froid, il n’y a pas un chat et c’est très joli les décos de noël si tôt le matin.
Arrivés au labo, la dame est gentille mais nous demande d’attendre. Une vieille râle qu’elle est à jeun et qu’elle va tourner de l’œil. Ok, nous lui cédons notre tour. Souriants.
A 8h15 nous revoilà dehors, pas plus avancés. Comme l’échographie est un peu loin de la maison, nous décidons de rester dans le coin. Et comme il pleut des cordes, nous squattons le premier bistrot venu pour prendre un vrai petit dèj. A cette heure-ci, un samedi de vacances, il n’y a pas grand monde. Mais le café est chaud, et même que le jour s’est levé.
3 heures et plusieurs bistrots plus tard, nous voilà enfin devant l’immeuble de notre médecin. Celui-ci est en vacances mais son remplaçant est censé nous recevoir. Pourtant, personne ne répond à l’interphone. Bon. La concierge nous a fait entrer dans le hall qui est chauffé, c’est déjà ça. Une autre patiente est là. Patiente, elle aussi. Et elle nous le confirme « ils ne sont jamais à l’heure ». Oui, en effet, on avait cru remarquer. Déjà la dernière fois, on avait attendu 1 heure. Sauf que c’était le soir : on pouvait comprendre.
A 11h30, nous attendons toujours dans le hall de l’immeuble quand arrive le remplaçant : jeune, fringuant, habillé en Paul Smith, casque de scooter à la main. «Désolé», nous dit-il. L’autre dame lui fait remarquer que, en scooter, il n’a pas l’excuse des embouteillages. «ça glisse» nous répond-il. Silence. Restons zen, me dis-je, ce sera bientôt fini et on ira profiter du week-end.
Nous le suivons donc à l’intérieur (enfin !) du cabinet. Et là, nous passons… en salle d’attente. Finalement, à 11h45, nous voilà face à face. «Vous avez des kystes et les ovaires ne sont pas bloqués » nous assène-t-il en guise de bonjour. Silence. «C’est pas grave, on va regarder ça» ajoute-il.
Je vous passe les images sans grand intérêt du kyste ovarien et les commentaires du genre : « ah, vous voyez, je vous l’avais dit ! » et me revoilà face à lui, à côté de Jij’ qui tente de poser trois questions et surtout, d’obtenir quelques réponses.
A ce moment-là, j’ai bien vu qu’il pleuvait dehors, que j’étais fatiguée, qu’on avait pas fait les courses pour le réveillon et que j’avais un boulot à finir ce week-end. «C’est pas grave», a-t-il continué… «Ça arrive, vous changez rien, vous continuez les injections de Décapeptyl et on recommence les dosages et l’écho jeudi».
J’ai sorti notre chéquier et puis on est parti. Normal quoi.
Je sentais une vague grande colère monter mais contre qui et contre quoi ? Pas contre le réveil qui avait sonné trop tôt… c’est pas vraiment une raison. Pas contre le médecin qui était arrivé en retard… après tout, ce n’est même pas le mien. Pas contre la pluie qui avait enfin trouvé le chemin de mes chaussettes… car le temps, on y peut rien. Pas contre Jij’ qui me soutenait… et qui me supportait sans rien dire. Pas contre moi non plus, qui ne réagissait pas assez bien au traitement… car c’est comme ça, c’est les aléas. Pas contre ceux qui font un bébé sans y penser… Après tout, c’est pas de leur faute à eux. J’aurais bien aimé tout casser mais j’ai pas trouvé quoi ni pourquoi. On est rentré et puis on s’est couché. J’avais déjà trop gueulé sans rien avoir à dire.
Le lendemain, c’était oublié. Les copains sont venus dîner et l’année a bien commencé.
C’est comme ça, des fois, la PMA.

Et en attendant, je vous souhaite une très bonne année.

PS : Pendant les 3 heures à attendre, j'ai lu le dossier de courrier international sur "l'essor du baby business". C'est vraiment édifiant. Ca paraît proche de la science fiction mais les questions soulevées ouvrent enfin le débat. Pour plus d'info, voir la note de Christine à ce sujet sur son blog

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Courage Emilie, tu vas y arriver !
C'est dur mais c'est une épreuve surmontable.
Si ça peut t'aider, moi j'affronte ces galères en me disant qu'une fois le processus ammorcé chaque difficulté, chaque échec, est en fait une étape vers la réussite.

Il faut du cran et en te lisant je suis convaincu que tu en as. Donc il faut y croire.

Et n'oubliez pas avec Jij de vous encourager mutuellement. Crois-moi c'est pas facile pour le mec non plus.

Anonyme a dit…

Louis (c'est mon mec à moi) a raison, c'est dur pour le mec aussi... peut-être d'autant plus que tous les traitements nous retombent dessus (sur nous les filles) et qu'il doivent nous regarder subir tout ça.

accrochez-vous, je constate avec plaisir que tu gardes le sens de l'humour et que tu prends tout ça avec du recul, tu mets toutes les chances de ton côté !

isa a dit…

juste pour te dire que je suis là, Je passais par là, prendre des nouvelles. Juste te dire que je partage, même si c'est pas vraiment partager. Juste te dire que rien ne dois te détourner du but que tu t'es fixé, que vous vous êtes fixés. Même si d'ici c'est beaucoup plus facile. Fonce Emilie tête baissée, ne laisse pas les doutes t'envahir, ni la lassitude, passe les épreuves chacune te rapproche de ton but. Juste te dire qu'on est là si besoin de parler, de craquer, d'insulter une nana qui a des gamins comme ça, ou de changer d'air. Bises d'amour à vous deux. Isa