mercredi 20 décembre 2006

Le doute II

Chers amis lecteurs,

Si vous souhaitez poursuivre cette aventure avec nous, une courte parenthèse technique s’impose. J’entends déjà râler ceux du fond, près du radiateur, mais non vraiment, on peut pas faire autrement. On est sur un blog à la pointe de la technologie, ici. Qu’on se le dise. Et si comme moi, vous avez séché tous les cours de biologie depuis la 6e, sachez qu’il n’est pas indispensable de savoir précisément comment on fait les bébés naturellement pour comprendre comment on fait une ICSI. J’en suis la preuve vivante : 2/20 au contrôle sur la reproduction, 20/20 dans le cabinet du docteur PMA. Donc, sortez vos cahiers et soyez attentifs, je ne répéterai pas 2 fois ☺

Je vous la fait courte :

Dans une FIV ICSI, on prélève un ovocyte chez la femme puis on le « traite » pour ôter la membrane qui le protège (c’est la décoronisation). Au moment de la Fécondation In Vitro, un technicien choisit un spermatozoïde (principalement en fonction de sa forme et de sa mobilité) pour l’injecter dans l’ovocyte à l’aide d’une aiguille. D’où son nom : FIV avec Intra Cytoplasmic Sperm Injection.

Voir le film

Cette manipulation n’est pas totalement sans risques pour l’enfant à naître :

1. Les personnes infertiles sont plus souvent porteuses d’anomalies génétiques que le commun des mortels (quoique le mortel est rarement commun, finalement). Il y a donc un risque accru de transmission d’une anomalie génétique. Cette anomalie, mineure chez le parent, peut évoluer différemment chez l’enfant ou chez sa descendance. Il y a notamment un risque avéré de transmettre l’infertilité des parents à l’enfant.
2. Le spermatozoïde est choisi puis injecté. Pas de sélection naturelle donc. Vous aurez remarqué cependant que même la nature fait des erreurs : les anomalies existent avec ou sans ICSI. Sauf que l’ICSI accroît peut-être le risque d’anomalies (mineures ou majeures).
3. Durant la manipulation, des éléments extérieurs peuvent être injecté dans l’ovocyte : fragments d’ADN, liquide jesaispluskoi… Mais bon, ça a plutôt bien réussi à Spidermann de mélanger son ADN, non ?
4. L’ainé des enfants issus d’ICSI a 15 ans. Un peu jeune donc pour mesurer les conséquences du procédé.

Là, je sens que vous commencez à comprendre le titre de ce post. Là je sens que vous espérez une conclusion rassurante. Bon, la voilà : rien ne prouve et rien n’infirme les conséquences susdites. Le recul aujourd’hui, on ne l’a pas vraiment. Seuls les centres de PMA sont formels : l’ICSI, c’est génial et c’est sans risques. C’est un peu comme les transfusions sanguines dans les années 80 : pourquoi s’en passer puisqu’on peut faire tellement de bien avec ?
Les médecins sont distants, les produits sont chers… Alors, non, tout ça n’a rien de rassurant et ma parano va bon train : à 10000 ICSI par an, combien d’argent gagnent les centres et les Labo Pharmaceutiques ? Assez pour fermer les yeux ? Comment dirais-je à mon enfant, s’il est stérile, qu’on savait qu’il y avait un risque ? Est-ce que je dois renoncer ? D’un instant à l’autre, mon cycle va reprendre à J1 et avec lui un traitement compliqué. Je pique ou je pique pas ? j’y vais ou j’y vais pas ?

Quel suspens, non ? Avouez qu’au moins j’ai un sens dramatique aigu…
Bon allez. RDV dans l’épisode 3, c’est pour bientôt.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

ces doutes, je les ai connus aussi...
pour ma 1ère FIV-ICSI bien sûr, et bien que mon fils issu d'ICSI soit en parfaite santé, je me suis de nouveau posé des questions avant d'attaquer la 2ème pour faire un 2ème enfant.

il est vrai que le manque de recul est perturbant.
en ce qui concerne les anomalies génétiques, le fait de pratiquer des cariotypes permet quand même d'éliminer les cas de transmissions génétiques triviales de stérilité.
mais il n'en reste pas moins que cette technique est récente... et troublante.

je parlais récemment avec ma psy Mme Delaisi de Parseval (spécialisée dans les suivis de PMA), à qui j'exprimais mon trouble lié au fait que l'on sélectionne un spermatozoïde vigoureux. elle m'a expliqué qu'en fait, il n'y a pas de réelle sélection. il suffit que le spermatozoïde soit mobile, qu'il ait un noyau et qu'il se trouve sous le microscope à ce moment-là... pas vraiment de place pour une sélection dans la technique de l'ICSI.

en tout cas, peser le pour et le contre est une bonne réaction avant de commencer ce long parcours je pense.
j'ai un post en préparation sur ce genre de sujets d'ailleurs...
j'ai posté sur mon blog pour la 1ère fois depuis des mois il y a quelques jours !

bon courage, à bientôt,
Christine

Anonyme a dit…

un petit comm rapide juste pour te dire (je me permets de te tutoyer !) que mon blog a déménagé.
la nouvelle adresse est : http://lautrefacon.typepad.com/

si tu peux changer l'URL dans ta rubrique "à voir aussi..." c'est cool, car je vais cesser de maintenir l'ancien. c'est très sympa de me recommander dans ton blog ! j'ai fait de même avec ton blog sur le mien.

j'en profite pour te dire que j'aime beaucoup ton blog, tu écris très bien et ça fait du bien de lire d'autres gens qui réfléchissent aux mêmes problèmes...

à bientôt,
Christine

Anonyme a dit…

Bon d'abord je suis anonyme parce que non contente de sécher les cours de bio (on dit SVT maintenant : sciences de la vie et de la terre, je suppose que là c'est plutôt de la vie qui te manque, encore que savoir décrypter les mystères d'une couche de roche ça peut être être vachement utile à certains (mais bon, je suis prof de latin, je ne vais pas traiter de l'utilité et de l'inutilité des disciplines) fin des parenthèses) je ne me sens pas à la hauteur pour créer un compte quelconque...
Tout ça pour dire que je me sens un peu coupable, pour les cours de science, mais chaque chose en son temps, à l'époque il me semble que l'on avait d'autres chats à fouetter, dans des endroits plus appropriés tels le café du 6ème, que les labos de sciences.
Mme ??? trou de mémoire... c'est dire si on y allait souvent... serait fière de toi et te montrerait en exemple si elle savait...
céline, ex camarade de classe

EmilieR a dit…

ah bon sang t'as raison, impossible de me rappeler l de la prof ! en revanche, je me souviens avoir terminé "la recherche de l'absolu" pendant un cours de physique (ce qui n'est pas totalement hors sujet tu me diras) et que j'ai adoré le bouquin… un vieux flash là d'un coup. Et ça s'appellait déjà SVT d'ailleurs… ben quoi osons le dire : on est des petites jeunes !

bises